La belette-faucille, le chat fantôme, le renard à neuf queues, l'enfant-lanterne, le génie de l'eau, la géante des montagnes, l'homme-poisson... Sakumo Okada convoque les démons qui peuplent habituellement les contes traditionnels japonais pour incarner des héros impliqués dans des situations bien proches de notre réalité. Derrière l'humour acerbe, on découvre un artiste très engagé qui s'empare notamment d'un sujet douloureux et que n'abordaient jusque-là que les historiens : le massacre de Coréens par la populace instrumentalisée par la police politique lors du grand tremblement de terre du Kanto en 1923. Au fil des sept histoires composant Joyeux démons, les yokai revisités par Okada usent à la fois de leurs super pouvoirs et de leur côté obscur pour se confronter à la discrimination, à l'abus de pouvoir, aux violences sexuelles ou survivre à l'anxiété sociale et revendiquer leur identité.